Le plâtre c’est bien !
Du 26 février au 1er mars 2019 les Amis du Potager du Roi ont assisté, à la Bergerie Nationale de Rambouillet , au colloque « Le plâtre en construction » organisé par REMPART.
L’objet était de discuter l’utilisation du plâtre dans les bâtiments, sous tous ses aspects : intérieurs, planchers, plafonds, façades, corniches, murs à pêches, mortiers dans les châteaux, les maisons et les églises.
A l’est de Paris les carrières étaient abondantes et le plâtre de très bonne qualité, donc la plupart des bâtiments et immeubles de Paris étaient construits avec du plâtre en mortier, en façades et dans les habitations. Versailles n’est pas en reste car les bâtiments des XVIIème et XVIIIème avaient, et ont encore pour certains, leurs façades tout en plâtre. Pour mémoire, fin XIXème il y avait 600 Km de murs à pêches à Montreuil, en plâtre, et il en reste encore 17 Km aujourd’hui, dans un état disparate.
Deux jours d’exposés (chercheurs, architectes des monuments nationaux, maçons, associations -dont les murs à pêches de Montreuil, passionnés, …) et deux demie journées de travaux pratiques, les mains dans le plâtre.
Petit rappel sur le plâtre et ses qualités… Le plâtre c’est bien !²
Prendre du gypse (et ou des plâtras), concasser en morceaux de la taille d’un poing et le faire revenir dans un four, entre 130 et 450 °C pendant 4-5 heures. Prélever ce qui a été cuit, concasser en poudre : vous avez du plâtre. Gâcher celui-ci, badigeonner ce que vous voulez, laisser sécher … vous obtenez du gypse ! Et ainsi de suite. Le plâtre c’est bien car c’est recyclable, donc écologique !
Les TP ont consisté :
- d’abord, à faire des fours artisanaux, à les charger uniquement en bois et en gypse, à y mettre le feu et, suivant le type de four, à remettre du bois pendant 15 heures pour les fours marocain et médiéval (four constitué du gypse lui-même …), et à laisser faire pour le four provençal (four de pierres sèches contenant du bois recouvert de gypse).
- ensuite à concasser et tamiser le plâtre sorti des fours puis à réaliser des moulures de corniche, des cloisons, des voiles en brique, des planchers armés etc.
A la fin de ce colloque, riche de connaissances intéressantes et pratiques, nous étions convaincus de la facilité d’emploi de ce matériau fantastique, de nos jours tombé en désuétude, mais que des passionnés font revivre autant que possible dans la réhabilitation et la décoration des bâtiments anciens et nouveaux.
Enfin, plusieurs contacts intéressants ont pu être pris dans le cadre des Amis du Potager, le tout couronné par la visite de la bergerie et de ses fameux mouton mérinos.
Martin Issenmann
6 Mars 2019